diman 17
14:00

Marche contre la terreur et la haine

dimanche 17 avril 2016 à 14h

Marche contre la terreur et la haine

Marche contre la terreur et la haine

Unité dans la diversité contre la terreur et la haine pour le vivre ensemble dans la solidarité

#Tousensemble #Samenéén
17 avril 2016 - 14h
Gare du Nord - Bruxelles

www.tousensemble-sameneen.be

Apportez une fleur!

L'APPEL

Tout à coup, Bruxelles s'est, elle aussi, retrouvée, dans la ligne de feu. Dans cette longue longue ligne de feu qui serpente le monde, de Kabul à Bagdad, en passant par Alep, Ankara et Gaza, jusqu'au fin fond du Kenya et de la Côte d'Ivoire, jusqu'à New York, Madrid, Londres, Paris. Cette lignée sanglante du terrorisme a trouvé son chemin vers le cœur de l'Europe.

Voilà que l'angoisse s'est emparée de nous à notre tour. A un tel moment, on n'est plus une nation ni une conviction religieuse. Face à l'angoisse, on est tout simplement des humains. En présence de la terreur, nous sommes tous des enfants de parents, des parents d'enfants, des proches de victimes. Des âmes bouleversées avec une boule dans la gorge. Nos pensées vont vers ceux qui sont décédés et vers leurs familles. Ils prenaient tout simplement le métro. Ils étaient simplement sur le point de prendre l'avion. Un mardi comme tous les autres.

Nos pensées vont également aux services d'urgence et à toutes les personnes qui ont aidé au support des victimes.

Le plus grand danger de la terreur, c'est qu'à présent la peur devienne ordinaire tout comme la présence des militaires dans la rue et une certaine méfiance à l'égard des autres. Le plus grand danger, c'est que la liberté ne puisse être vécue que derrière de hauts murs, derrière des rouleaux de barbelés, derrière des codes de sécurité coûteux. Voilà précisément ce que fait la terreur : élever des murs, promouvoir toutes espèces d'extrémismes. Elle transforme notre monde en une société de camps, de « nous » contre « eux ».

Ne permettons pas que cela arrive. Voilà pourquoi nous sommes réunis aujourd'hui. Là où se fabriquent des bombes à fragmentation, il est de notre responsabilité de sauvegarder le tout. Comme disait Martin Luther King : « Nous devons construire des digues de courage pour contenir le flux de la peur. » Nos digues commencent là où s'abaissent les murs entre nous et eux.

Chacun a le droit de vivre et de travailler en sécurité. C'est la responsabilité de la politique. Bien des interrogations surgissent. Pourquoi les médias font sans cesse allusion à des gaffes potentielles ? Pourquoi, après les attentats de Paris, plusieurs innocents ont été victimes du profilage ethnique, alors que les véritables kamikazes ont à peine fait l'objet d'un véritable contrôle ? Pourquoi les exportations d'armes vers des régimes dictatoriaux continuent-elles ? Comment se fait-il que la politique de paix succombe sous les coups de la logique de guerre ? On ne combat pas l'insécurité en opposant les gens les uns contre les autres.

A présent que l'Europe a été obligée de regarder en face la grande terreur, nous ne pouvons plus fermer les yeux devant la petite terreur : la discrimination, le racisme, l'inégalité criante. Là où cette petite terreur devient banale, nous devons nous en indigner tout aussi unanimement que vis-à-vis de la grande terreur.

Ensemble, nous nous insurgeons contre la haine et l'agression. La main dans la main, les bras ouverts : plus d'égalité et plus de solidarité nous mèneront vers plus de sécurité. Souvenons-nous à chaque fois, dans chaque débat sur la question, de ce moment où nous avions tous une boule dans la gorge. De ce moment où nous étions tous des humains. Tout autre chose que la haine.