Mise en scène - Retour sur les luttes autonomes dans l’Italie des années ‘70
Mise en scène - Retour sur les luttes autonomes dans l’Italie des années ‘70
Retour sur les luttes autonomes dans l'Italie des années '70
Bibliothèque acrata - 32, rue de la grande ile - 1000 Bruxelles (proximité bourse)
Jeudi 5 mai à 18h30,
l'équipe de l'intervento-aprile viendra au local acrata nous présenter une « mise en scène » (en lectures, films, chansons...) sur les mouvements sociaux autonomes qui ont bouleversé l'Italie pendant les années 70 : luttes dans les usines, quartiers, prisons, occupations de logements et auto-réductions, féminisme, radio libres, action directe,...
Cette présentation sera suivie d'une discussion sur ce que ces fragments d'histoires, leurs failles, leurs passions et leurs forces peuvent faire émerger dans nos possibilités de lutte aujourd'hui.
Vous trouverez ci-dessous un petit texte que nous avons placé au dos du flyers papier.
Par ailleurs, des brochures abordant la thématique de l'autonomie ainsi que l'époque des années 60-80 seront disponibles à la bibliothèque acrata.
C'est jeudi 5 mai,
à 18h30 (antipasti sur place)
à la bibliothèque acrata : 32 rue de la grande ile - 1000 Bruxelles
A bientôt
De la fin des années '60 au début des années '80, l'Italie a été traversée par des attaques féroces et massives à l'encontre de l'ordre établi. Pourtant, nous n'en connaissons rien ou très peu. C'était il y a 30-40 ans et nous en sommes orphelins, comme si nous étions les premiers. Sans histoire, seuls au monde avec nos questionnements et nos envies d'en finir avec ce monde basé sur les rapports de domination et d'exploitation.
C'est un véritable tour de force qu'ont tenté (et tentent encore) le capitalisme et la démocratie à la sortie des années 70 en essayant d'anéantir - jusqu'à dans nos imaginaires- toutes vélléités révolutionnaires.
Il y a donc un enjeu à se réapproprier l'histoire. Notre histoire. Celle des lutes contre l'Etat, l'exploitation et toutes formes d'autorité.
Des camarades ont été fouillé dans les décombres de ce qui est communément appelé le "mouvement autonome italien" pour pouvoir ensuite partager le fruit de leurs recherches.
Ils et elles ont excavé des récits de grèves de loyers et autres auto-réductions menées par des (dizaines de) milliers de personnes, dépoussiéré des occupations d'usines qui se répandent dans la ville et critiquent l'ensemble des rapports d'exploitation et donc la société, retrouvé des volontés de changer le quotidien ici et maintenant dans un aller-retour constant avec des désirs de bouleversements sociaux radicaux, arraché de l'oubli une force et une violence révolutionnaire vieille d'à peine 40 ans.
Si une réappropriation de l'histoire des luttes est toujours nécessaire pour ne pas être terrassé.e.s par la démocratie capitaliste (ou le capitalisme démocratique) que l'on voudrait nous imposer comme seul horizon possible, celle-ci ne peut cependant rester a-critique.
L'autonomie nous est souvent présentée comme un mouvement "hors des partis et des syndicats" dans lequel "refusant la délégation et la représentation, les exploités se préoccupent de prendre en charge leurs besoins, sans médiations, sans confiance dans les institutions, ici et maintenant, sans attendre une hypothétique et lointaine révolution préparée par des élites" Et il est vrai que des personnes se meuvent toujours sur des bases autonomes correspondant à cette définition. Mais l'Autonomie, chez les révolutionnaires, est aussi devenue un courant de pensée assez éparse influencé par les analyses marxistes et empreint d'une forte critique de la gauche traditionelle.
Pour ce qui est de l'Italie, il semble que le tableau doive encore un peu plus être nuancé. Cette autonomie est marquée par nombre de groupes politiques (potere operaio, lotta continua,…) pour la plupart fortement ancrés dans une idéologie léniniste, à l'occasion définie comme "néo-léniniste" par les propres intéressés. (pensée qui en pratique prend souvent la forme de : organisation du prolétariat par les révolutionnaires, centralisation des luttes, construction du parti, …)
Si ces groupes ont eu une présence indéniables (et surtout des formes d'organisation qui rendent leur histoire plus accessible) et qu'il faut les prendre en considération pour comprendre cette époque, on ne peut réduire le "mouvement autonome" à ces derniers, loin s'en faut. C'est ce qui a amené à faire la distinction entre "le mouvement social" - ou "l'autonomie difuse"- et "l'autonomie ouvrière organisée". Bien que par moment la frontière entre les deux soit floue, c'est bien dans l'autonomie diffuse que nous retrouvons les comportements et les analyses subversifs qui nous intéressent le plus.
Nous vous invitons donc à jeter un regard sur ce passé, pas pour l'enterrer ni uniquement pour nous armer pour le futur, mais surtout pour réfléchir à nos (possibilités de) luttes actuelles.
Adresse e-mail de contact: acrata@post.com
Source : http://bxl.indymedia.org/events/1474