Conférence - Penser l’économie homo-érotique au Congo urbain

Atelier Genre(s) et Sexualité(s) - Thomas Hendriks - 
Comment penser l'économie homo-érotique au Congo urbain? Réflexions ethnographiques sur la pénétration, l'ambiance et la réputation

27/04/2015

En collaboration avec le Laboratoire d'anthropologie des mondes contemporains (LAMC)

Comment penser l'économie homo-érotique au Congo urbain? Réflexions ethnographiques sur la pénétration, l'ambiance et la réputation
Thomas Hendriks (FWO/KUL)

Abstract
Des enquêtes ethnographiques en cours à Kinshasa et à Kisangani en République Démocratique du Congo suggèrent que la production et la circulation de désirs homo-érotiques entre hommes est une dimension fondamentale du fonctionnement du système du genre en général. En effet, loin d'être un phénomène marginal qui se manifeste à l'ombre de la vie urbaine quotidienne, des désirs homo-érotiques occupent une position clef dans la renégociation des relations du genre et des idéologies érotiques vernaculaires en RDC. Dans le contexte actuel de la dite « homophobie » en Afrique, ce constat peut-être surprenant met en évidence un non-dit « queer » au cœur de la culture urbaine contemporaine et déstabilise les discours dominants sur l'« homosexualité » reproduits par les défenseurs de la « tradition » mais aussi par les avocats des « minorités sexuelles » en Afrique. Un regard ethnographique sur la production du désir entre hommes permet de comprendre les complexités et les ambiguïtés de cette économie homo-érotique. Cette dernière peut être conceptualisée a travers deux logiques vernaculaires - une logique de pénétration et une logique de réputation - qui produisent quatre « positions de sujet » érotiques spécifiques. Ces logiques sous-jacentes et leurs contradictions internes expliquent la mesure dans laquelle la dite économie homo-érotique opère dans un contexte actuelle d' « ambiance » sur laquelle les citadins se félicitent et se condamnent en même temps.

Biographie 

Thomas Hendriks a obtenu un Master en Bio-engineering à l'Université de Gand (2005), un DES en Coopération au Développement à l'Université Libre de Bruxelles (2007) et un Doctorat en Anthropologie Sociale et Culturelle à l'Université Catholique de Louvain (2013). Ses recherches doctorales au sein d'une société forestière dans le nord de la République Démocratique du Congo ont abouti à une étude ethnographique de le construction et de l'incorporation des masculinités dans le contexte spécifique d'une entreprise multinationale qui était marquée par des relations de travail postcoloniales et par une économie du désir racialisée. Actuellement, il continue ses recherches sur les masculinités et la production du désir en RDC comme chercheur postdoctoral à l'Institute for Anthropological Research in Africa (KU Leuven). Ses enquêtes de terrain en cours à Kinshasa et Kisangani sont principalement focalisées sur des masculinités « dissidentes », des identités érotiques « émergentes » et des désirs « défiants » dans des performances hégémoniques et queer du genre.

Plus d'infos sur www.ulb.ac.be/is/ags

Lieu et coût

ULB, Institut de Sociologie, salle Henri Janne (15e étage)
Avenue Jeanne 44
1050
Bruxelles

18h