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Mise à jour - Prisons et Euthanasie (à suivre) - LdH

dimanche 11 janvier 2015 (heure non définie)
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Mise à jour - Prisons et Euthanasie (à suivre) - LdH

(article) Mise à jour : Le ministre de la Justice annonce son transfert dans une institution spécialisée. Van Den Bleeken ne sera finalement pas euthanasié !


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Euthanasie de Frank Van Den Bleeken : vers l'institutionnalisation déguisée d'une nouvelle forme de peine de mort ?

A quelques jours de l'euthanasie de Frank Van Den Bleeken, la Ligue des droits de l'Homme s'insurge contre le silence de l'Etat belge face aux demandes d'euthanasie introduites par plusieurs internés.

Ce dimanche 11 janvier 2015, Frank Van Den Bleeken, interné en prison depuis plus de 25 ans pour plusieurs délits à caractère sexuel, sera euthanasié à la prison de Bruges. Désespéré de ne pouvoir guérir derrière les barreaux d'une prison, cet interné a introduit, en mai dernier, une demande d'euthanasie. Cette initiative a été suivie, depuis lors, d'une quinzaine de demandes similaires par d'autres internés, faisant tous écho du même désespoir. L'euthanasie n'était pourtant pas la seule issue que M. Van den Bleeken avait envisagée. En effet, il avait engagé, à titre principal, une procédure afin d'obtenir une place dans un centre spécialisé aux Pays-Bas. L'euthanasie n'était envisagée que si cette demande n'était pas rencontrée. Le juge des référés du tribunal de première instance de Bruxelles avait ordonné une réouverture des débats afin que la ministre de la Justice, Madame Turtelboom, examine les alternatives à l'euthanasie. Cependant, cette dernière n'avait pas jugé bon de répondre à la demande du juge, estimant qu'il était préférable de faire appel de cette décision. L'affaire s'est soldée en appel par un accord entre le demandeur et le ministère de la Justice qui a accepté que l'interné soit transféré vers un hôpital afin d'y être euthanasié.

La Ligue des droits de l'Homme ne remet pas en cause le principe du droit à l'euthanasie, qui constitue, selon elle, une avancée sociétale majeure. Par contre, elle ne peut que constater avec consternation et la plus grande inquiétude l'attitude de l'Etat belge dans ce dossier : alors que M. Van Den Bleeken explique avoir pris une telle décision à défaut de pouvoir accéder à des structures à même de le soigner, la seule réaction de l'Etat est de donner froidement son accord à cette demande d'euthanasie, sans volonté de se pencher sur les nombreuses remises en question du statut des internés qu'imposent la demande de M. Van Den Bleeken et celles qui l'ont suivies. Sa demande d'euthanasie est le résultat direct des manquements de l'Etat Belge à son obligation de prise en charge des personnes souffrant de troubles mentaux. En désinvestissant les infrastructures de soins pour internés, l'Etat belge semble ainsi promouvoir une forme de peine de mort déguisée.

La LDH s'est déjà positionnée à de nombreuses reprises sur ce sujet, rappelant les très nombreuses condamnations de la Belgique ces deux dernières années par la Cour européenne des droits de l'homme. Celle-ci s'est, à chaque fois, fondée sur l'état catastrophique des structures de défense sociale relevant de la Justice et, plus généralement, sur la responsabilité de l'État qui décide de « mettre à l'écart » de la société ses citoyens considérés comme irresponsables de leurs actes sans mettre en place des structures thérapeutiques adéquates. En reportant sans cesse une réponse structurelle qui est de la plus haute urgence et en ne remédiant pas à ses propres carences, l'Etat belge manque chaque jour à ses obligations de base en matière de respect des droits fondamentaux.


En ce 11 janvier 2015, l'Etat belge aura trouvé une nouvelle piste de prise en charge des internés : l'euthanasie ! Est-il exagéré d'affirmer que cette solution rapproche dangereusement notre société de la barbarie ?


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Mise à jour : Le ministre de la Justice annonce son transfert dans une institution spécialisée. Van Den Bleeken ne sera finalement pas euthanasié !

"Cette euthanasie était censée intervenir dimanche au sein de la prison de Bruges. Le ministre n'a pas précisé les motifs qui ont amené les médecins à interrompre la procédure d'euthanasie. Il a fait valoir le "secret professionnel" derrière lequel s'est retranché le corps médical."


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à suivre...