Rencontre littéraireLa fabrique des imposteurs
Rencontre littéraireLa fabrique des imposteurs
La fabrique des imposteurs, en présence de l'auteur Roland Gori
samedi 1er juin 2013
Lieu & heure / infos à venir | entrée gratuite mais réservation obligatoire par mail à info barricade.be
Pour conclure le cycle gouvernance organisé par Barricade et Politique, revue de débats, nous recevrons le samedi 1er juin Roland Gori.
Dans une sorte de mouvement en spirale, nous avons voulu conclure ce cycle en montrant l'importance pour chacun d'entre nous de ce qui est en train de se passer,
cette « civilisation des moeurs » dont parle si bien Roland Gori, et dont la gouvernance, l'expertise, l'évaluation, etc., sont les instruments.
Nous aurons parlé du management nouveau dans la fonction publique, de la gouvernance et de l'évaluation dans les associations, de la « colonisation de tous les champs de la société » par cette « technique ». Il nous restera à examiner l'impact de celle-ci jusqu'au coeur de l'humain, de nous tous.
Dans son dernier ouvrage, La Fabrique des imposteurs, Roland Gori décortique cette société où la forme a pris le pas sur le fond, l'information au sens le plus technique sur la parole, la norme sur la loi, la gestion sur le politique. In fine, c'est l'idéal humaniste de l'émancipation sociale qui est en jeu. Des solutions existent.
Chronique du livre La Fabrique des imposteurs, par Emmanuel Bouchat.
Dans ses ouvrages, Roland Gori décortique les mécanismes insidieux qui enserrent nos vies, nous étouffent sous de plus en plus de normalité, de contrôle, de classement, et de moins en moins de liberté. L'auteur poursuit sa démarche dans La Fabrique des imposteurs. Il nous y rappelle la tyrannie du conformisme, les menaces d'un monde où la forme prime sur le fond, l'information asséchée sur la parole vivante, la stérilité de l'adaptation sur la création, les dangers démocratiques d'une loi soumise à la norme. Cette société de l'apparence, de la crédibilité plutôt que de la vérité, crée de l'imposture, nécessairement. On pourrait se dire que cette critique n'est pas bien neuve, que l'on sait déjà vers quel néant conformiste et sécuritaire nous nous dirigeons.
Ce serait manquer l'originalité de la démarche de l'auteur, qui même s'il revendique l'influence de Foucault, jongle à sa propre manière entre les motifs psychologiques, philosophiques, anthropologiques, sociaux, éthiques et politiques sans les mélanger. La pensée est claire, elle énonce ses thèses et ses hypothèses. Le livre, cultivé, est traversé de citations éclairantes. Benjamin, Nietzsche, Ellul, Freud, Camus, etc. On redécouvre alors avec plaisir la puissance de la pensée, de la culture comme critique et résistance, et Roland Gori prouve par là, notamment, l'utilité-même de sa démarche. La Fabrique des imposteurs s'inscrit pleinement dans ce combat.