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lundi 22
20:00

Soirée : "Sortir de l'Euro pour s'en sortir ?" avec Jacques NIKONOFF

lundi 22 octobre 2012 à 20h
2 parties : 1 2

Soirée : "Sortir de l'Euro pour s'en sortir ?" avec Jacques NIKONOFF

"Sortir de l'Euro pour s'en sortir ?" avec Jacques NIKONOFF

Première soirée "démondialisation" de l'année

le jeudi 24 novembre dès 20 heures à l'Arenberg, Attac-Bruxelles t'invite à la PREMIÈRE SOIRÉE « DÉMONDIALISATION » DE L'ANNÉE

avec dès 20 heures

LE GRAND DÉBAT : « SORTIR DE L'EURO POUR S'EN SORTIR... ? » par Jacques Nikonoff ex-Président d'Attac-France, auteur de « Sortons de l'euro » (aux Éditions des Mille et une nuits)

et à 21 heures 30

1929 un formidable documentaire de William Karel revisitant le krach et la Dépression qui menèrent le monde au bord du précipice

L'ÉTERNELLE ILLUSION Le jour de vérité devait arriver. C'est fait. La matinée du jeudi, qui a commencé normalement, s'est terminée par une avalanche d'ordres de vente à n'importe quel prix. La banque Morgan a bien tenté de freiner le mouvement en achetant -en cinq minutes-, pour 30 millions de dollars, des titres au dessus de leurs cours : en vain. Ce « jeudi noir », près de 16 millions d'actions sont vendues. Incroyable : c'est plus de deux fois le chiffre maximum qui ait jamais été atteint en une journée. Panique. Dans Wall Street (où est situé le Stock Exchange), les pires rumeurs se sont mises à circuler parmi la foule des petits porteurs et des courtiers accablés. On assiste à des scènes d'hystérie collective : les spéculateurs -des gros comme des modestes, des milliardaires comme leurs chauffeurs- se trouvent ruinés. Avant-midi, si l'on s'en tient aux chiffres officiels, une douzaine se suicident, souvent en se jetant par la fenêtre. On raconte qu'au Waldorf Astoria -l'hôtel-palace le plus luxueux de New York- le portier demande aux clients qui réclament une chambre : « C'est pour dormir ou pour sauter ? »...

Lundi 28 octobre, le recul est encore plus brutal : General Electric perd 130 dollars par action, Westinghouse 194 dollars, la First National Bank 500 dollars. Trois jours plus tard, les porteurs de valeurs immobilières ont perdu près de 40 milliards. Le 13 novembre, l'index des valeurs industrielles est tombé de 469 à 220. Et l'action d'US Steel a chuté de 250 à 22 dollars. Au total, entre le 22 octobre et le 13 novembre, la capitalisation boursière américaine s'est affaissée de 39%, soit 50 milliards de dollars. C'est plus que l'ensemble de l'effort consenti par les Etats-Unis lors de la Première Guerre mondiale.

KRACH. Malgré les propos suaves du Président républicain Herbert Hoover -qui, le 11 août 1928, voyait « la prospérité au coin de la rue » et promettait « deux voitures dans chaque garage »-, les spéculateurs soudain décavés vident à tout-va leurs comptes bancaires (les banques ne pouvant faire face, d'autant que les autres déposants, affolés, exigent eux aussi d'être remboursés sur-le-champ). Bilan : plus de 600 établissements bancaires font faillite dans les deux mois qui suivent ; plus de 1.300 en 1930 ; plus de 2.300 en 1931.

Totalement essorés, les boursicoteurs ne sont plus guère en mesure d'être d'invétérés consommateurs : on passe de la crise financière à la crise économique généralisée. L'Institut de prévision économique de Harvard a beau expliquer qu''il n'y aura pas récession, c'est le contraire qui est en train de se produire : production et consommation baissent de pair. 22.000 entreprises sont obligées de fermer en 1929 ; plus de 26.000 en 1930 ; plus de 28.000 en 1931. En 1932, le revenu national américain est de moitié inférieur à ce qu'il était avant le krach, la masse salariale également, le chômage total ou partiel frappe le quart de la population active. Cela aggrave encore la mévente, d'où une baisse des prix qui déclenche d'autres fermetures d'usines, d'autres licenciements, d'autres méventes : les produits industriels s'effondrent de 30%, les produits agricoles de 60 ; les agriculteurs sont ainsi tout particulièrement touchés, beaucoup sont ruinés, expropriés, deviennent des errants, comme ceux dépeints par le romancier John Steinbeck dans Les raisins de la colère.

CRASH. Evidemment, plus de 70 ans après un krach comme on n'en avait jamais connu, les historiens s'interrogent encore : parmi toutes les causes ayant rendu possible ce knock-out boursier, quelle est celle qui a prévalu ? Par contre, tout le monde est d'accord sur l'inventaire à dresser, sur l'énoncé de tous les signes avant-coureurs qui, amalgamés, se sont finalement cristallisés en un scénario à proprement parler cataclysmique.

Au sortir de la Première Guerre il est vrai, la croyance la plus répandue était que le monde reviendrait à la vie d'avant 1914 : c'était une illusion. L'Europe avait perdu sa prépondérance, l'Angleterre avait cessé d'être la banque de l'univers, les Etats-Unis s'étaient d'ores et déjà imposés comme la première puissance industrielle et financière.

Années 20, les années « folles » ? Aux USA, c'est l'âge d'or de l'automobile -en dix ans, la production annuelle triple, pour atteindre 6 millions de véhicules en 1929. Henry Ford est déjà promis à la postérité pour avoir compris que « c'est au bout d'une production de masse et bon marché, de bénéfices rapides, de pièces détachées standardisées… que se trouve la grosse galette » -« The big money », comme John Dos Passos intitulera en 1936 le dernier volume de sa trilogie USA. Suscitant la même excitation que l'Internet à la fin de nos années 1990, la radio est promise à un brillant avenir : on s'arrache cette nouvelle technologie, dont 70 % des foyers restent à équiper début 1928. Idem pour les machines à laver, les aspirateurs, les réfrigérateurs. Bref, assure le Département du Commerce en juillet 1929, « l'un des rares événements que l'on puisse prédire », c'est que « la prospérité américaine continuera pendant des décennies ». La preuve ? Les Etats-Unis sont devenus la principale nation exportatrice de capitaux : en 1929, le total de leurs investissements à l'étranger dépasse les 17 milliards de dollars (dont des prêts « à court terme », c'était là leur « faiblesse », parce que leur renouvellement dépendait de la persistance de la croissance américaine…). Or des faits de cet acabit -habilement présentés par les faiseurs d'opinion- donnaient à chacun, et aux Américains en particulier, le sentiment que tout allait pour le mieux. Le Président Hoover, lors de son entrée en fonction en mars 1929, traduisait bien ce triomphalisme, en affirmant péremptoirement que rien désormais ne pouvait entraver la marche vers un progrès indéfini et profitable à tous : « Nous avons atteint un niveau de confort et de sécurité tel qu'il n'en a jamais existé dans l'Histoire. En nous affranchissant de la misère, nous sommes parvenus à un degré de liberté individuelle plus élevé que jamais. Nous façonnons, d'un mouvement continu, une race nouvelle et une civilisation nouvelle aux réalisations grandioses »… En réalité cette « prospérité » était largement trompeuse et trompée. Car l'une des innovations-phare de ces années indéfiniment « prospères », c'est (déjà) le prêt à tempérament où l'on s'endette pour se procurer des biens indispensables.

A l'époque, 85 % des meubles, 80 % des phonographes sont achetés à crédit. Avec un salaire moyen de 30 dollars par semaine, « 20 des 27 millions de familles américaines ne reçoivent pas les 2.500 dollars par an considérés comme nécessaires à un niveau de vie décent »… CASH. Alors, dans les classes pauvres, on vit à crédit ; et, dans la upclass, on fait fi du discrédit en spéculant à la Bourse, où des fortunes se bâtissent sur l'inaltérable montée des cours : le nombre de millionnaires atteint 40.000 en 1928, contre 7.000 à la veille du premier conflit mondial. Wall Street est devenu « le temple du rêve ». Ancêtres des junk bonds et autres subprimes, les call loans et les holdings (pyramides à six, voire huit étages) sont des échafaudages qui font fureur à New York. Connue sous le nom d'« achats à la marge », cette technique spéculative va précipiter la chute de l'édifice. Le mécanisme, très simple, ne fonctionne qu'à une condition : que les cours montent continument. Les call loans permettent de spéculer sur des actions en n'en payant que 10 %, le reste est prêté par un broker (un courtier), qui emprunte auprès des banques ou des détenteurs de capitaux (sociétés ou particuliers). Tant que les cours s'élèvent, chacun se partage les plus-values. Quand ils baissent, le spéculateur doit sur le champ rembourser son courtier, ou celui-ci jette les actions sur le marché pour limiter ses pertes. Sur 1,5 million d'actionnaires américains, 600.000 jouent ainsi à découvert. Une minorité certes (1,3 % de la population), mais doublement exposée : aux feux de la rampe et au risque d'un retournement de cycle.

« 1929 » était donc inévitable ? La réponse dans l'enquête époustouflante et sensationnelle de William Karel -basée sur des documents inédits, confondants et inouïs- revisitant la frénésie puis la Dépression qui menèrent le monde au bord du précipice.


Jean FLINKER

___ 1929 Cinéma ARENBERG 26 Galerie de la Reine France 2009 Durée 105 minutes Prix d'entrée 6,6 euros y compris pour le débat (sauf les Article 27)

ATTAC-Bruxelles 1 16 avenue Nouvelle, 1040 Bruxelles bxl1@attac.bexe http://bxl.attac.be 0494 / 808 854

Source : http://bxl.attac.be/spip/spip.php?article1351