Discussion - "La Bio entre business et projet de société", Michel Besson - Barricade
Discussion - "La Bio entre business et projet de société", Michel Besson - Barricade
La Bio entre business et projet de société - Rencontre avec Michel Besson
jeudi 13 septembre 2012
Le jeudi 13 septembre (à vos agendas), nous accueillerons Michel Besson, co-auteur de La Bio entre business et projet de société. Michel Besson est co-fondateur de la Coopérative Andines et de l'association Minga, qui regroupe des entreprises impliquées dans la recherche d'une économie équitable. Sociologue de formation (chargé de cours à l'université de Lille), il est l'auteur d'ouvrages sur les communautés (co-auteur de Tentatives communautaires, 1976), sur les dangers de l'automatisation et sur la Colombie."
jeudi 13 septembre 2012
19h30 à la librairie Entre-Temps
Barricade et sa librairie Entre-Temps vous invitent cordialement à la présentation du livre "La bio entre business et projet de société" (Editions Agone), en présence de Michel Besson, co-auteur. Michel Besson est co-fondateur de la Coopérative Andines et de l'association Minga, qui regroupe des entreprises impliquées dans la recherche d'une économie équitable. Sociologue de formation (chargé de cours à l'université de Lille), il est l'auteur d'ouvrages sur les communautés (co-auteur de Tentatives communautaires, 1976), sur les dangers de l'automatisation et sur la Colombie."
La soirée, organisée en partenariat avec les Edition Agone, sera animée par Pablo Servigne.
Plus plus d'info, ci-après une présentation du livre rédigée par Pablo Servigne pour le magazine Imagine.
Cet ouvrage collectif rassemblant journalistes, agronomes, sociologues et paysans est un véritable événement éditorial ! Loin de l'argumentaire pédagogique, il s'agit ici d'une enquête approfondie sur le monde de la bio, entrecoupée par des chapitres « théoriques » qui lui donnent une certaine profondeur. Dès les premières pages, on se retrouve « sur le terrain » en Colombie, puis en France, en Espagne, au Maroc, aux Etats-Unis… On rencontre les acteurs - émouvants ou insupportables - d'un petit monde complexe. Les auteurs débusquent les contradictions, soulèvent les enjeux et les tensions, et n'oublient pas de mettre en valeur les expériences positives. Ce livre éclairant donne des armes aux militants, aux consommateurs responsables ou aux paysans essoufflés.
C'est une évidence, une grande partie de la bio est devenue industrielle, poussée par les labels, l'Europe et les grandes chaines de distribution. Cette bio se retrouve dans l'arène de la guerre économique, où tous les coups sont permis. Et les petits paysans trinquent. « S'ils veulent continuer à faire de la bio pour les supermarchés, ils vont être obligés de passer par des intermédiaires qui vont s'enrichir sur leur dos. C'est le système classique. Au final, dans les rayons bio, les produits sont vendus dix fois plus cher que le prix d'achat au paysan », commente un lucide petit producteur colombien.
Mais dans chaque région du monde, on trouve aussi des valeureux résistants qui font vivre une vraie agriculture. Celle qui préserve et qui nourrit, pas celle qui approvisionne les marchés internationaux. A l'image de cet éleveur de volaille bio en France : « Nous pourrions produire beaucoup plus de volailles et trouver facilement des clients. Mais plutôt que de nous agrandir, nous préférons aider quelqu'un à s'installer ». Tout est là : l'humain avant tout. Ou ce petit producteur bio en Andalousie : « Dans la région, beaucoup de monde s'est mis dans la bio pour recevoir les aides européennes. Moi je les refuse. Je ne suis pas d'accord avec elles et ce serait incohérent de ma part de les demander. Sur une même parcelle, j'ai des cultures associées, comme la vigne et les arbres fruitiers, et cela n'entre dans aucun programme de subventions. Je ne vais pas changer mes méthodes pour remplir des dossiers. » Le même pourrait vendre ses fruits plus chers sur les marchés internationaux, mais il préfère les vendre sur les marchés locaux.
L'agriculture biologique ne peut être séparée d'un projet de société cohérent. Comme le souligne un petit producteur espagnol : « L'agriculture doit servir à établir l'équité, la justice, l'autonomie, l'autosuffisance et la souveraineté alimentaire. Sinon elle n'a pas de sens. » Une remarquable enquête !