Université 2021 CADTM : Crise globale, Annulation des dettes pour la justice sociale !
Université 2021 CADTM : Crise globale, Annulation des dettes pour la justice sociale !
14 septembre > 26 septembre
En ligne et à Liège (Belgique)
Université 2021 du CADTM : Crise globale, Annulation des dettes pour la justice sociale !
Mois après mois, la gestion de la crise multidimensionnelle déclenchée par la pandémie du coronavirus questionne. Année après année, les mêmes erreurs semblent se répéter : favoriser les riches aux dépens de la planète, des personnes et des populations vulnérables, au Nord et aux Suds. Pourtant, les leçons à tirer sont claires et les alternatives existent ! Parmi elles : l'annulation des dettes pour plus de justice sociale !
Pour s'attaquer à ces questions, cette année, le CADTM organise, en collaboration avec plusieurs lieux et collectifs, son habituelle Université dans un format inédit !
Nous nous adaptons au contexte actuel avec un format mixte, une partie en virtuelle et une autre en présentielle, non seulement pour la rendre accessible à tout le monde, mais aussi pour discuter de la crise multidimensionnelle actuelle, depuis le local jusqu'au global, en mettant en commun les luttes des quatre coins de la planète. Pour le CADTM, il est essentiel de reprendre l'initiative lancée après Seattle en 1999, relancer un mouvement altermondialiste à partir d'une base solide, et de nouveau faire résonner ce message : « le monde n'est pas une marchandise, nos vies valent plus que leurs profits ».
Informations pratiques
Les dates : du mardi 14 au dimanche 26 septembre
Lieu :
- 3 conférences en ligne les 14, 16 et 23 septembre 2021
- A l'Auberge Simenon (Rue Georges Simenon 2, 4020 Liège, Belgique) le week-end du 25-26 septembre
Nourriture : Les repas du matin et du midi, végan, sont compris dans le tarif
Logement : Les chambres sont situées à l'Auberge Georges Simenon
Prix : Petits revenus : 10€ / Tarif classique : 30€ / Tarif de soutien : 50€ ou plus
Langues : Les conférences en ligne seront interprétées en français, anglais et castillan. Pour la partie en présentiel, seuls certains ateliers seront concernés.
Une question/remarque ? : Contactez-nous par mail à info[at]cadtm.org
Covoiturage
Pour les personnes souhaitant organiser des covoiturages depuis Bruxelles, Paris ou toutes autres villes, nous mettons ce Framapad totalement autogéré à votre disposition : https://bimestriel.framapad.org/p/covoiturage…
Programme en ligne
Les horaires indiqués correspondent à l'heure de Bruxelles. Pour les consulter en fonction du votre, voir ici
Mardi 14 septembre, 18h30-20h30 - La dette ou la vie : Analyse féministe de la crise multidimensionnelle
Avec Silvia Federici et Verónica Gago
Silvia Federici, écrivaine, professeure et militante féministe italo-américaine, est une des figures importantes du féminisme anticapitaliste. Elle a une longue histoire de militantisme et de réflexion sur le processus de mondialisation capitaliste et de ses effets sur la planète, partant des campagnes pour le salaire domestique à New York à la lutte contre les plans d'ajustement structurel en Afrique.
Verónica Gago est professeure à l'Université de Buenos Aires (UBA) ainsi qu'à l'Université nationale de San Martín (Unsam), et chercheuse au Conseil national de la recherche scientifique et technique (Conicet) d'Argentine. Militante et activiste féministe du Collectif féministe « Ni una menos » Argentina, elle est une référence pour comprendre la dette et les finances sous l'angle du féminisme.
L'augmentation des dettes publiques et des dettes privées a des conséquences directes sur l'économie domestique et spécifiquement sur la vie des femmes. Ces dernières assument particulièrement les responsabilités liées à la reproduction sociale et sont forcées de s'endetter pour soutenir leur familles, pour se nourrir, pour se loger, pour avoir accès à des soins de santé, etc. Lorsque les crises surviennent, les femmes ne sont plus capables de rembourser leur crédit. L'endettement est aussi un mécanisme qui fixe les femmes dans des foyers violents. C'est ainsi que les diktats de genre s'emboîtent avec ceux de la finance. Dès lors que la dette est un outil de renforcement du capitalisme, c'est également un outil de renforcement du patriarcat : les femmes doivent de plus en plus prendre en charge des tâches qui devraient être assurées par les services publics. A partir de l'articulation entre dette, capitalisme et patriarcat, les propositions d'actions qui émanent des mouvements féministes sont fondamentales et indispensables pour construire des alternatives et privilégier la durabilité de la vie à la durabilité des marchés. Pour ce débat, nous accueillerons trois intervenantes.
Jeudi 16 septembre, 18h30-20h30 - Plombés par la dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque Africaine de Développement, et à d'autres institutions multilatérales comme le Fonds Européen de Développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics. , quelles solutions pour les pays du Sud
Avec Juan Pablo Bohoslavsky (Expert indépendant chargé d'examiner les effets de la dette extérieure et des obligations financières internationales connexes des États sur le plein exercice de tous les droits humains, en particulier les droits économiques, sociaux et culturels - de 2014 à 2020), Ndongo Samba Sylla (économiste), Iolanda Fresnillo (Eurodad) et Omar Aziki (Attac/CADTM Maroc)
Déjà en difficulté pour nombre d'entre eux depuis 2015, les conséquences multiples de la pandémie de Covid-19 n'ont fait qu'aggraver la situation d'endettement des pays du Sud. Plus d'un tiers sont au bord du défaut ou déjà en suspension de paiement sur tout ou partie de leur dette. Depuis mars 2020, les institutions internationales ont répété des déclarations d'intention sans jamais prendre la mesure de la crise actuelle. Face au désarroi des populations, il est urgent d'agir pour l'annulation de la dette des pays du Sud ! Mais comment ? Restructuration ou suspension ? Annulation ou répudiation ? Audit ou mécanisme international sous l'égide de l'ONU ? Pour ce débat stratégique, nous accueillerons quatre intervenant-es. Juan Pablo Bohoslavsky, nous présentera les solutions préconisées par la CNUCED Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement
CNUCED Elle a été créée en 1964, sous la pression des pays en voie de développement pour faire contrepoids au GATT (prédécesseur de l'OMC).
Site web : . Ndongo Samba Sylla, économiste, nous expliquera quelles sont les contraintes spécifiques liées à l'endettement des pays du Sud. Iolanda Fresnillo, membre d'Eurodad, et Omar Aziki, membre d'Attac Cadtm Maroc, présenterons les recommandations de leur réseau respectif.
Jeudi 23 septembre, 18h30-20h30 - Faut-il annuler les dettes détenues par la Banque centrale européenne
Avec Renaud Lambert (Monde Diplomatique), Benjamin Lemoine (chercheur au CNRS et auteur de L'ordre de la dette. Enquête sur les infortunes de l'État et la prospérité des marchés ; Éric Toussaint (porte-parole du CADTM International), Aline Farès (autrice de « Chroniques d'une ex-banquière » ; et Eva Betavatzi (membre du CADTM Belgique).
En février 2021, la question des quelques 2500 milliards d'euros de dettes souveraines détenues par la Banque centrale européenne défraye la chronique ! Le 5 février, 150 économistes de 13 pays européens appellent dans une tribune à annuler ces dettes entre les mains de la BCE. Trois semaines plus tard, dans une nouvelle tribune, 80 économistes appellent au contraire à envisager une autre solution. Entre temps et sans surprise, la présidente de la BCE Christine Lagarde considère l'annulation comme contraire aux traités européens et, de ce fait, « inenvisageable ». Alors pour ou contre ? Simple bouffée d'oxygène économique ou véritable levier politique ?
Pour cette discussion constructive, nous accueillerons Renaud Lambert, Benjamin Lemoine, Éric Toussaint, Aline Farès, et Eva Betavatzi.
Programme en présentiel
Samedi 25 septembre
9h30-10h - Accueil des participant-es
10h-12h - Plénière d'ouverture
12h-13h30 - Repas au réfectoire de l'Auberge Simenon
13h30-15h30 - Animation pédagogique : La ligne du temps
Avec César Chantraine et Romain Possocco du CADTM Belgique
FMI, Banque mondiale, plans d'ajustement structurel, crise de la dette de 1980, initiative PPTE, front uni contre la dette, mais au fait c'est quoi tout ça ? D'où qu'elle vient la dette du tiers-monde ? Tu aimerais bien comprendre pourquoi on parle de « système-dette » ? Cet atelier est fait pour toi !
13h30-15h30 - Les créances de la Belgique sur les pays du Sud
Avec Renaud Vivien (Entraide et Fraternité) et Anaïs Carton (CADTM Belgique)
Quoi qu'il en coûte ? Annulons les dettes des pays du sud envers les banques belges ! La part des créanciers privés dans l'endettement total des pays du Sud a fortement augmenté au cours de la dernière décennie. Mais cette tendance a un coût pour les pays du Sud qui deviennent très dépendants de la volatilité de ces marchés et sont exposés à des hausses brutales des taux d'intérêts. A ce jour, aucune institution financière n'a fait le moindre geste en faveur de l'allègement de la dette. Pourtant, six institutions financières actives en Belgique, dont quatre ont leur siège social en Belgique, jouent un rôle important dans l'endettement de certains pays du Sud. Quelles sont ces institutions ? Sur quels pays détiennent-elles des créances ? Comment les pousser à participer aux allègements de dettes ? L'objectif de cet atelier sera d'analyser la responsabilité des créanciers privés dans l'endettement des pays du sud mais aussi de proposer un moment de réflexion pour faire émerger des idées d'actions contre les banques…
15h30-16h - Goûter
16h-18h - Échange d'expériences sur les luttes d'aujourd'hui : Quelles réponses solidaires ?
Avec Travail social en lutte, La santé en lutte, METAL, Still standing for Culture, Écoles en lutte, Cortèges de braise
Les choix politiques pour gérer la crise économique déclenchée par la crise sanitaire ont engendré une dégradation des conditions de vie et de travail pour de nombreuses personnes. Dès lors, cette dernière année a vu la création ou le renforcement de différents groupes et collectifs « en lutte » (travail social, santé, logement, enseignement, jeunesse,...) et autres mouvement sociaux (BLM, Braises,..). Nous souhaitons ici , via un partage d'expériences sur nos modes d'actions et de mobilisations, mais aussi un moment de réflexion sur des réponses politiques, sociales et économiques plus adaptées, contribuer à renforcer ces luttes et mouvements.
16h-18h - Sortir du piège des dettes paysannes, lutter pour l'autonomie paysanne et alimentaire
Avec Mathieu Dalmais (réseau ISF-Agrista, agronome et ancien de la confédération paysanne) et Dominique Paturel (chercheuse à l'INRA sur les questions de précarité, d'accès à l'alimentation et de démocratie alimentaire)
Alors que les alternatives à l'agro-capitalisme foisonnent partout sur nos territoires depuis une dizaine d'année, le système agro-industriel reste majoritaire dans nos pays occidentaux et le nombre de paysans.nes installées dans des conditions décentes reste considérablement en-dessous de ce qu'il devrait être pour nourrir correctement et dignement la population. La majorité des paysans devenus agriculteurs-entrepreneurs à la solde des banques en un siècle a plus de 50 ans, et une bonne partie d'entre eux sont endettés et/ou sans repreneur de leurs fermes qui partent à l'agrandissement. Dans le même temps, la crise sanitaire a accentué les inégalités d'accès à l'alimentation et le nombre de personnes - surtout en ville - qui dépendent de l'aide alimentaire ou qui n'ont pas accès à une alimentation de qualité a explosé. Malgré un regain d'intérêt pour les circuits courts et les initiatives alternatives, on constate que ce sont encore les acteurs dominants capitalistes du complexe agro-industriel qui se renforcent au détriment de la santé d'une part importante de la population, et de l'augmentation de la pression industrielle sur l'environnement. Dans cet atelier, avec des chercheurs.euses, des paysan.nes et des activistes, nous verrons comment mettre en pratique des stratégies politiques comme la sécurité sociale alimentaire, et lutter concrètement pour construire l'autonomie paysanne et alimentaire de tous.toutes sur nos territoires.
20h - Soirée !
Dimanche 26 septembre
9h30-10h - Accueil des participant-es
10h-12h - Dettes et migrations
Avec Bintou Touré (Comité des femmes sans papiers), Natalia Hirtz (chercheuse et formatrice au Groupe de recherche pour une stratégie économique alternative - Gresea), France Arets, (militante au Collectif de Résistance Aux Centres Pour Étrangers - CRACPE), Said Bouamama (sociologue et militant du Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires - FUIQP)
Partant du principe que la dette joue un rôle central dans la manière dont se structurent les relations post-coloniales, cet atelier se présente comme un espace propice pour problématiser la manière dont les dettes souveraines et privées poussent ou forcent des habitant·es du Sud global à migrer. Ainsi, depuis ce constat initial, nous pourrons débattre de comment la dette détermine l'ensemble du parcours migratoire, du pays du départ au pays d'arrivée et identifier ensemble la responsabilité qu'ont les pays du Nord global et l'Union Européenne dans l'entretien de rapports de domination post-coloniale avec les pays du Sud. Nous identifierons également le rôle spécifique que jouent les politiques migratoires et de contrôle des frontières dans une division internationale du travail. Finalement, ça sera l'occasion de dresser un état des lieux des différents luttes en cours en Belgique et ailleurs. Bintou Touré, mettra en lumière les problèmes spécifiques vécus par les femmes sans papiers en Belgique. Natalia Hirtz, détaillera la manière dont les politiques migratoires des puissances économiques contribuent à sauvegarder une division internationale du travail imposée par le capitalisme racial et patriarcal. France Arets, dressera un topo de la situation dans les centres fermés. Said Bouamama explicitera les liens de cause à effets entre le système-dette, la colonisation et les migrations.
10h-12h - Économie féministe et solidaire
Avec Joëlle Tetart (Financité), Estrella Fernandez (Financité) et Laurenne Makubikua (CADTM Belgique)
'L'économie solidaire est-elle émancipatrice pour les femmes* qui s'y investissent ou est-elle finalement très essentialiste ? Pour répondre à cette question, Joëlle Tetart, Estrella Fernandez et Laurenne Makubikua proposeront deux heures d'échanges autour des concepts de l'économie populaire, de l'économie sociale et solidaire, ainsi que de la finance sociale et solidaire. Ce sera notamment l'occasion de s'arrêter sur le fonctionnement en pratique des communautés autofinancées, des différents modèles de tontines, des cuisines collectives dans les communautés urbaines et de faire le tour des initiatives de femmes* en économie populaire à travers le monde.
12h-13h30 - Repas au réfectoire de l'Auberge Simenon
13h30-15h30 - Comment contrer l'opportunisme de l'extrême droite en temps de crise ?
Avec Eva Betavatzi (CADTM Belgique)
L'autoritarisme et le racisme se sont indéniablement renforcés avec la crise sanitaire. Les médias se font le relais des discours fascisants et fascistes alors que les groupuscules d'extrême droite sont de moins en moins discrets. Face à leur présence décomplexée que pouvons-nous faire ? Comment (re)construire des solidarités collectives et internationales ?
13h30-15h30 - Rencontre avec les Zapatistes ou Café Zapatiste
15h30-16h - Goûter
16h-18h - Plénière de clôture
REGLEMENT
Nous appliquons une politique tarifaire à 3 niveaux afin de permettre à tous les types de revenu de participer.
Si le tarif demandé représente un obstacle à votre participation, n'hésitez pas à nous contacter, nous trouverons une solution !
Le tarif comprend :
- l'accès à l'ensemble des activités de notre université d'été ;
- l'hébergement à l'Auberge Simenon en chambre quadruple pour les personnes en ayant fait la demande dans le formulaire ;
- les repas (matin et midi) pour les personnes en ayant fait la demande dans le formulaire.
Les paiements sont à effectuer par virement bancaire. Nous vous communiquerons les coordonnées après votre inscription.