• Téléchargement de la carte échoué pour:http://open.mapquestapi.com/staticmap/v5/map?key=NAB3yAHwhzquVPqAZDHSSMa5b1QnDDmb&size=370,195&zoom=15&center=50.8250148,4.3305114
jeudi 28
19:00

Rencontre avec Oreste Scalzone – histoire des luttes italiennes de la décennie rouge

jeudi 28 novembre 2019 à 19h

Rencontre avec Oreste Scalzone – histoire des luttes italiennes de la décennie rouge

1476115_10151755053378204_1019749533_n

Rencontre avec Oreste Scalzone - Kairos & Parresia / kairo-topologies

Nous avons le plaisir d'accueillir ce jeudi 28 novembre à 19h Oreste Scalzone pour une discussion autour de l'histoire des luttes italiennes de la décennie rouge (1968-1978) et des mouvements des dernières années en France.

* entre la décennie 68/78et [les]maintenant * Quelques exercices strictement nécessaires de faculté de mémoire et de travail d'oubli.

Oreste Scalzone, une séquence ininterrompue de saisons militantes égales et diverses,commence tôt. A treize ans il se fait 'jeune communiste' sur l'onde du bouleversement qui traverse l'Italie en juillet 1960. Il déborde du périmètre de l'inoubliable soixante-huit. Associé aux journées mythiques du 3 février - la Bataille de Valle Giulia - Nous ne nous sommes plus enfuis- et du 16 mars, marqué par l'agression néofasciste contre les occupants de l'université de Rome. Gravement blessé, Oreste se rend à Paris en mai-juin, et dans la ferveur des discussions du Comité des Italiens, mûrit sa 'découverte' du courantopéraïste.

69, année de révolte à dominante ouvrière. Printemps rebelle du Nous voulons tout ! avec pour épicentre Fiat-Mirafiori à Turin. Naissance du journal 'néo-opéraïste' La Classe. Soulèvement de Corso Traiano, dans la ville de Fiat. Pendant l'automne chaud de 69, s'organise le journal et groupe Potere operaio(pouvoir ouvrier) - à la frontière entre la 'gauche extra-parlementaire' et les théories-pratiquesentre lutte contre le travail etlutte contre l'État. Enfin, l'hiver, Piazza Fontana et l'assassinat policier du cheminot anarchiste Pinelli.

Années 70:les grandes usines, déjà secouées par l'onde de choc longue de la subversion sociale, jouent le rôle de revolving doorpour une critique de masse de la société du travail et de la République, pour une étrangeté active et hostile à l'État.

La difficile conclusion de Potere operaio et l'émergence des formes diverses et ultérieures de l'Autonomia operaia(autonomie ouvrière), Scalzone, toujours 'au milieu du jeu de quilles', participe auxcomités communistes, qui s'inscrivent dans une variante insurrectionnaliste de l'opéraïsme, dans l'archipel de l'autonomie, dans l'extension du camp de la lutte dure, sans trêve et sans peur, un état de soulèvement endémique qui en arrive aux armes, à ce qui sera défini comme une guerre civile de basse intensité. Dans les formes de vie, d'organisation et d'action, dans les territoires existentiels et parmi les voix de ce soulèvement éruptif qui rebondit d'un bout à l'autre de la péninsule, Scalzone estpresque toujours. Il est, dans les prodromes et la gestation du biennio 1977/1978 marqué par la volonté et la décision de « porter l'attaque au coeur de l'État », que d'autres camarades cherchent à réaliser ; il est, dans la relation controversée et tumultueuse entre faits et choses, leurs perceptions et interprétations.

L'année suivante la riposte étatique à l'ensemble des années 70 prend corps : la contre-insurrection et l'exception comme formes de gouvernement. Arrêtés, parmi tant d'autres, le 7 avril 1979, Scalzone est poursuivi pour association subversive et bande armée. Solidairement avec six autres (Negri, Piperno, Ferrari-Bravo, Dalmaviva, Vesce, Zagato), il sera désigné comme tête d'affiche, accusé également de tentative d'insurrection armée contre les pouvoirs de l'État - « tentative poursuivie avec des moyens adéquats sur tout le territoire national pendant près d'une décennie ».

S'ensuivent emprisonnement, nomadisme forcé, prisons spéciales et maladie. Après une longue campagne de solidarité active, il est finalement relaxé à l'article de la mort.S'étant ensuite soustrait aux obligations légales, expatrié, il vit en France entre 1981 et 2007, comme une centaine d'autres hommes et femmes, petite population fugitive, réfugiée là sans statut, agrippée à un asile précaire. Pendant ces années de refuge en France, Scalzone - cela va sans dire, jamais seul - est en première ligne dans la bataille pour un asile indivisible et inconditionnel :cela lui permet de transformer l'exil en un champ de lutte, au-delà des pratiques de solidarité active et concrète. De France en Italie se joue une bataille en faveur de l'amnistie également pour tous et pour chacun. Entre-temps il est jugé par contumace et condamné à Rome et à Milan respectivement à 20 ans et 16 ans de réclusion. La sentence milanaise sera cassée pour vice de procédure, alors que celle de Rome pour le procès-mère du 7 avril sera redimensionnée à dix ans pour association subversive constituée en bande armée.

En janvier 2007 Oreste rentre dans les conditions de prescription pour les peines non purgée. Il vit depuis lors entre Paris et diverses villes italiennes.

En plus de se battre de manière spécifique contre la gangrène pan-pénale, il a continué et quelque part accentué sa participation à des activités rebelles et solidaires dans les mouvements des dix dernières années, tant en France qu'en Italie, une rhapsodie militante conteur / compositeur-interprète sifflotant. Sa position dans les mouvements, dans la commune révolte créatrice pourrait se chercher - pour ce que valent les définitions - dans le camp / champ commun-autonome-acratique, anarcho-communiste diversifié du communisme radical-libertaire.

Source : http://www.librairie-par-chemins.be/