Rassemblement : procès ZIN TV et ATTAC : droit de filmer les policiers
Rassemblement : procès ZIN TV et ATTAC : droit de filmer les policiers
La suite du procès ZIN TV et ATTAC contre des policiers ayant saisi la caméra d'une équipe de tournage et effacé des données vidéos des cartes mémoires aura lieu le 25 janvier 2019. Les inculpés étant néerlandophones, le parquet a demandé que l'affaire soit jugée par la chambre du conseil néerlandophone. Le procureur demande le renvoie en correctionnel des deux policiers. A ce stade, la séance a lieu à huis clos.
Les faits datent d'octobre 2015, lors d'une manifestation à Bruxelles contre le TTIP (Traité transatlantique de libre-commerce) durant laquelle les forces de l'ordre ont porté atteinte à la liberté de presse et à la liberté d'expression de deux reporters de ZIN TV en procédant à leur arrestation, en confisquant leur matériel et en détruisant les images récoltées. En décembre 2015, ZIN TV et ATTAC Bruxelles se sont joints pour porter plainte contre les policiers et se constituer partie civile devant un juge d'instruction.
Dans cette affaire, le comité P a confirmé qu'un policier ne peut pas supprimer lui-même ou imposer la suppression des images à la personne les ayant réalisées. Un rappel à la norme a eu lieu par ailleurs pour l'ensemble du personnel de la zone de police Bruxelles Capitale/ Ixelles.
Dans un contexte où la violence policière est devenue quotidienne et systématique vis-à-vis de personnes fragilisées, sans papiers, de celles et ceux qui hébergent solidairement ou qui filment pour témoigner et plus globalement de tous ceux qui sont actifs au sein des mouvements sociaux, il est plus que nécessaire de rappeler que filmer l'action policière est un droit, que l'on soit cinéaste, photographe, journaliste ou tout simplement citoyen.
C'est pour rappeler ce droit qu'une version allégée de l'exposition collective "DON'T SHOOT" (qui s'est tenue en novembre dernier au Pianofabriek) sera présentée en plein air (en partenariat avec ZIN TV, le collectif Krasnyi, le photographe Frédéric Moreau de Bellaing et la Ligue des Droits de l'Homme). Sur base de quelques photographies et de textes choisis, nous mettrons en lumière la répression grandissante de la liberté d'expression et du droit de contestation.