L'indépendance de la justice en Turquie
L'indépendance de la justice en Turquie
Midi des droits humains
Rencontre avec Le Pr. Esra Demir-Gürsel
Sous l'Etat d'urgence en Turquie, plus de 150.000 personnes ont été placées en détention provisoire et plus de 70.000 d'entre elles restent en prison dans l'attente d'un procès sans aucune preuve crédible qu'elles aient commis un acte criminel reconnu en droit international. Plus de 130.000 fonctionnaires ont été limogés de façon arbitraire, parmi eux de nombreux juges, académiciens, enseignants, policiers, militaires,... et ceux-ci n'ont aucun recours efficace possible contre les décisions prises par le gouvernement. Ces personnes se retrouvent sans travail, sans sécurité sociale, sans possibilité de quitter le pays et condamnées à une mort sociale. Si aujourd'hui l'Etat d'urgence est levé, il n'en reste pas moins que les purges continuent.
La Turquie, sous régime présidentiel, est-elle encore un état de droit ? Peut-on encore parler de justice indépendante en Turquie alors que les décisions de la Cour Constitutionnelle ne sont pas prises en compte ? Peut-on se fier à la justice turque alors que la libération de prévenus ordonnée par une Cour peut être immédiatement annulée par une autre Cour ? Peut-on croire en des procès équitables alors que des académiciens, entre autres, sont poursuivis juridiquement pour avoir signé une pétition et que tant de personnes sont condamnées à de lourdes peines de prison pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression ?
Le Pr. Esra Demir-Gürsel, chercheuse à l'Université Libre de Berlin, faculté de droit, tentera de répondre à ces questions en nous résumant ses constatations sur l'indépendance de la justice en Turquie. Elle nous parlera du procès en cours des Académiciens pour la Paix (signataires d'une pétition réclamant la paix dans le sud-est de la Turquie) et de l'impact des limogeages, de l'annulation des passeports sur leur vie au quotidien. Elle nous fera part des nouvelles menaces qui pèsent sur ceux qui s'opposent au régime en place et de la difficulté des demandeurs d'asile turcs de prouver qu'ils sont en danger en Turquie.
Rendez-vous le mardi 27 novembre de 12h à 13h30, dans les nouveaux bâtiments d'Amnesty International Belgique francophone : chaussée de Wavre 169, 1050 Bruxelles.
L'entrée est libre, mais l'inscription obligatoire par email à mdh@ amnestyi nternati onal.be au plus tard le 23 novembre.
Sandwiches et boissons seront prévus pour les participants.
Nous vous y attendons nombreux-ses !